dimanche 18 mars 2018

Animaux, monstres, obscénités : les surprenantes sculptures de l'église Saint-Jacques de Lisieux

Le diable se niche dans les détails. Preuve avec Saint-Jacques, la principale église de Lisieux après la cathédrale. A défaut de la visiter (elle est généralement fermée), on peut se satisfaire des sculptures fantaisistes qui ornent discrètement sa façade principale.

Les avez-vous remarquées ? De la rue au Char, on prête simplement attention à la forme générale du monument. Approchez, osez monter les marches branlantes du perron. Les jardinières posées en travers de l'escalier vous arrêtent ? Enjambez-les. Parvenu au pied du portail, vous vous rendrez compte que l'église grouille de personnages inquiétants.

Ce monstre ailé se cache dans les ébrasements du portail (cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Un lion se glisse entre les colonnettes
Un jeune homme s'extirpe de la dentelle de pierre
Cet animal a la tête d'un chien mais les os qui saillent de sa colonne vertébrale invitent à s'en méfier.
Un corbeau picore une grappe de raisin
Une créature balourde s'apprête à bondir sur les passants
L'usure de la pierre donne un aspect encore plus effrayant aux monstres.
Ce lion nous fixe bizarrement
Une bête apparemment plus sympathique mais sortie de l'imagination du sculpteur
Vous voyez bien la même chose que moi ? Bien monté, non ?
Les sculpteurs ne craignent pas la vulgarité. Attention visiteurs : chute fécale possible !
Nu, ce couple enlacé est probablement la sculpture la plus discrète. Sur une église, on le comprend.
Ne vous privez pas de cliquer sur les images pour les agrandir.

dimanche 14 janvier 2018

Ma visite aérienne de la cathédrale Saint-Pierre

Quand j’ai appris qu’une visite était organisée dans les parties hautes de la cathédrale, j’ai demandé tout de suite à y participer. En général, ces parties du monument sont inaccessibles au public à cause des mauvaises conditions de sécurité. Voici quelques images de cette sortie. Angle et point de vue inédits garantis. 

Le 19 décembre 2017, Francis Dugardin, président des Amis de la cathédrale, guide donc le petit groupe de chanceux dont je fais partie. Nous sommes notamment montés dans les deux tours de la façade et au niveau des combles.

Un beffroi constitué de puissantes poutres en bois prend place à l’intérieur de la tour sud (celle qui possède une flèche). Autrefois, cette charpente portait les cloches de la cathédrale et « amortissait » leurs vibrations (cliquez sur l’image pour l’agrandir).  

Du « balcon » au premier étage, nous dominons la place François Mitterrand et l’ancien palais épiscopal (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Bienvenue sous le toit de la nef. La cathédrale conserve en grande partie sa charpente d’origine. Grâce à une méthode scientifique (la dendrochronologie), nous savons que la plupart des bois au-dessus de la nef appartiennent à des arbres abattus durant l’hiver 1182-1183. Donc, voici une charpente du XIIe siècle ! Au sol, on aperçoit la courbe des voûtes d’ogives (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

À la Révolution, la cathédrale a perdu ses cloches, réquisitionnées pour être fondues et servir à des usages plus profanes (la guerre). Au XIXe siècle, cette grosse cloche a été montée dans la tour nord pour compenser les pertes. Ma crainte : qu’une heure se mette soudain à sonner (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

On ne s’en rend pas toujours compte au niveau du sol, mais, au premier étage, une coursive fait le tour du chœur (cliquez sur l’image pour l’agrandir). C’est étroit, mais on passe si on n’est pas large d’épaules. Bonne nouvelle : je suis passé.

De la coursive, à mi-hauteur du bâtiment, la perspective est magnifique. Je resterai bien là mais ma présence en hauteur risque d'étonner les visiteurs au sol. Avec mon appareil-photo entre les mains, je ne passerais pas pour la statue d'un saint (cliquez sur l’image pour l’agrandir). 

Une béquille soutient une poutre du toit (une panne) en mauvaise posture. À certains endroits, la vieille charpente plie parfois. Vous êtes perdus ? Nous sommes dans les combles au-dessus du déambulatoire (cliquez sur l’image pour l’agrandir).   

De l’orgue, la vue sur toute la longueur du bâtiment est saisissante. Je regrette qu’au XIXe ou XXe siècle, un architecte ait bouché les fausses tribunes du premier étage. La nef de la cathédrale a perdu de sa beauté, mais cette modification a sûrement limité les courants d’air qui devaient geler les fidèles (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Merci à Francis Dugardin, président de l’association des Amis de la cathédrale, pour sa visite, et à la Société historique de Lisieux pour l’invitation.