Le bilan du diagnostic archéologique est à lire dans le bulletin de la Société historique de Lisieux. |
Le dernier bulletin de la Société historique de Lisieux publie l’article de Pierre Chevet, responsable du diagnostic, et de Didier Paillard, auteur d’autres fouilles sur la ville.
Fin octobre début novembre 2015, Pierre Chevet a opéré quatre sondages sur le secteur sud de la place de la République. Le sondage n° 2, situé près du salon de coiffure, s’est révélé le plus intéressant. L’archéologue a atteint le sol géologique après avoir creusé jusqu’à quatre mètres de profondeur ! Sous nos pieds dorment des siècles d’histoire. À ce niveau, la nappe phréatique inonde le trou. Ce qui est une mauvaise et une bonne nouvelle. La mauvaise, c’est la difficulté de fouiller dans ces conditions. La bonne, c’est que la forte humidité de la terre garantit une conservation des objets en matière organique (bois, cuir) contenus à l’intérieur. Pour preuve, les deux éléments retrouvés en bon état : une semelle de chaussure cloutée et une sorte de poinçon qui pourrait avoir servi à percer du cuir.
Ces objets et la couche qui les renfermait pourraient appartenir au début de notre ère. Autrement dit, le sondage a permis de remonter quasiment aux origines de la ville. En effet, Lisieux (alors appelée Noviomagus) est une création romaine probablement de l’époque augustéenne (autour de la naissance du Christ).
Au-dessus de ce niveau primitif, des vestiges gallo-romains plus récents ont été mis au jour. Il appartiendrait à un ensemble de maisons urbaines. Le quartier était donc résidentiel à la fin du Ier et au IIe siècle. À noter que l’archéologue Pierre Chevet a eu la surprise de découvrir un aqueduc souterrain encore en fonctionnement : l’eau circulait à l’intérieur.
Extrait de l'article de Pierre Chevet et Didier Paillard (cliquez sur l'image pour l'agrandir) |
En résumé, les auteurs confirment « un très fort potentiel archéologique et [...] une opportunité rare de mettre au jour un ensemble de vestiges rarement conservés, à même d’illustrer des pans importants et généralement méconnus des activités qui se pratiquaient dans les agglomérations antiques des débuts de notre ère ». La balle est maintenant dans le camp de l’investisseur, Jean-Fabrice Reynaud, qui confirmera ou non son intention de bâtir à cet emplacement, malgré le surcoût et le retard que provoqueront les fouilles à son projet.
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