jeudi 24 novembre 2016

La jouer comme Lorànt Deutsch


Quelle est la recette d'un bon livre d'histoire ? Je vais prendre conseil auprès du top chef Lorànt Deutsch. Ses ouvrages sont tous des succès d'édition. Mais, comme je ne connais pas personnellement l'acteur-écrivain, le célèbre site Amazon m'expliquera à sa place les ingrédients et le tour de main qui ont plu aux lecteurs. 

Ne croyez pas que je suis un admirateur de Lorànt Deutsch mais, comme je l'ai déjà écrit, mon ouvrage s’inspire de sa démarche. Dans Métronome, l'acteur faisait découvrir l’histoire de Paris ou de la France au fil des stations de métro. A Lisieux, on n'a pas de métro mais j'ai des idées. Je restitue le passé lexovien à partir de tous les vestiges subsistants (monuments, noms de rue...). Dans le but de comprendre le succès inattendu de Métronome, j’ai décidé d’explorer les 175 commentaires déposés sur Amazon à son propos. Souvent des éloges, mais aussi quelques critiques. On ne peut pas être parfait.


Métronome, ce sont tout de même environ deux millions d'exemplaires vendus. Un succès riche d'enseignement. Cliquez sur l’image pour l’agrandir.

Ce que les lecteurs aiment
La majorité des commentateurs se réjouissent d’avoir découvert Paris sous un nouveau jour. Combien d’entre eux ont soudainement pris conscience de l’intérêt de certains endroits de la capitale ? Des lieux parfois secrets, souvent bien connus, mais tous chargés d’histoire. Le livre a donné envie aux lecteurs, parisiens ou provinciaux, de parcourir la ville, de flâner dans ses rues, de s’arrêter devant une façade. Je ne cache pas que c’est mon désir le plus profond à propos de Lisieux.

Le style emporte l’adhésion presque générale. Selon Corinne Durand, c’est « un ouvrage très facile et très agréable à lire, à la portée de tous, adultes et ados. » Fabrice B. aime le ton « vif et frais (on imagine bien Lorànt Deutsch avec sa voix enthousiaste et tout son engouement nous raconter tout cela) ». L’auteur, dont la passion anime chaque page, se révèle un bon conteur, mêlant anecdotes, rythme, humour et récit imagé. Un peu comme dans un roman. NicolasB adresse le plus beau des compliments : « Il a réussi là où plein de profs de collège et lycée ont échoué : m’intéresser ! » 


La cathédrale de Lisieux ? Non, c’est celle de Paris. Mais avouez combien elle ressemble à la nôtre. Dommage, Lorànt Deutsch ne parle pas de ces points communs. Il est largement pardonné. Cliquez sur l’image pour l’agrandir. Auteur : Madbax sur Pixabay.

Ce que les lecteurs n’aiment pas :  
Les critiques exclusivement négatives sont rares : 11 % des avis donnent seulement 1 ou 2 étoiles à l’auteur. Est pointé le caractère brouillon, décousu des chapitres. Les lecteurs peu familiers avec la géographie parisienne regrettent l’absence d’une carte. Sur la fin, le plan de l’auteur (1 station de métro pour raconter un siècle en particulier) affiche ses limites : les XIXe et XXe siècles, si riches en événements, sont expédiés en quelques pages. Rien ou presque sur la Seconde Guerre mondiale ou la Commune de Paris en 1871.

« Des broutilles », me direz-vous. D’autres critiques s’attaquent par contre aux fondements de Métronome. Écoutons François Lemaire : « quelques mois après la lecture, on apprend que ces surprises [les faits étonnants racontés par l’auteur] sont des inventions ou des extrapolations de l’auteur, de son propre aveu. Et là, on se dit qu’on s’est fait berner, parce que ce livre est une fiction historique où le vérifié côtoie dangereusement le très hypothétique, voire le complètement inventé. Dommage ». Le livre — je peux le confirmer en tant qu’historien — souffre en effet d’approximations et soutient des thèses complètement datées ou mythiques. Mes poils (parfois mes cheveux) se hérissent quand je lis dans Métronome que Jeanne d’Arc ne serait pas une fille de paysan, mais une princesse royale.

En résumé, Lorànt Deutsch a produit un texte passionnant sans casser la tête à ses lecteurs. Au prix toutefois d’entorses à la vérité. À moi de me mettre à la hauteur sans tomber dans ses travers.

Vous en voulez plus ?
Lisez mon avis plus complet sur Métronome de Lorànt Deutsch. Et pour les lecteurs insatiables, voici une critique décapante de la part d’un historien, William Blanc. Critique accompagnée d’une liste non exhaustive, mais déjà longue comme le bras, des erreurs de l’écrivain-acteur. 

lundi 21 novembre 2016

Mon livre serait meilleur si...

Le livre continue à s’écrire et chemin faisant, sa forme évolue. Voici les trois réorientations prises en ce mois de novembre.

Un livre plus complet
Je parlerai de beaucoup plus de lieux que prévu. À l’origine, mon plan consistait à partir d’une vingtaine de lieux particulièrement significatifs (la cathédrale, la voie romaine, l’hôpital...) pour dérouler le récit d’une époque, d’un personnage ou d’un événement. Cette méthode limitait sérieusement le nombre d'endroits présentés. Or, j’imagine votre frustration de ne rien lire sur la rue où vous habitez ou que traversez régulièrement. Désormais, j’envisage d’écrire sur chaque nom de rue, chaque monument petit ou grand, chaque plaque commémorative, chaque élément offrant une parcelle de l’histoire lexovienne. Voilà un programme qui risque de me donner quelques sueurs. En même temps, je lis tellement d’articles intéressants, je vois tellement de choses curieuses au cours de mes promenades citadines que je trouverais cela dommage de ne pas vous les faire partager. Bref, je relève le défi.

Poutre sculptée d'un "rageur" sur une maison de la rue Henry Chéron.
Davantage d’aperçus du livre
Ce blog accueillera plus d’extraits du livre. Vous aurez ainsi une idée plus exacte de son contenu. Je compte d’autant sur vos réactions pour corriger et améliorer ces articles. J’insiste vraiment sur votre participation. C’est tout l’intérêt de ce blog public. Vous devez  pouvez vous exprimer ! Posez vos questions, pointez une erreur, voire réorientez le livre. Ma tête dans le guidon, des choses m’échappent. Pire, je me passionne pour des sujets qui peut-être n’intéressent que moi. Pour m’éviter ce sentiment de solitude, expliquez ce que vous attendez de ce travail. Ce n’est pas seulement mon livre ; c’est aussi le vôtre (waw, quelle formule digne d'une publicité ! Prononcée d'un voix grave, c'est encore mieux).

Avoir du style
Les livres d’histoire sont parfois ennuyeux. Si, si, je vous jure. Une abondance de détails, des passages obscurs et le ton docte parviennent à faire piquer du nez les lecteurs les plus courageux. Je vais notamment essayer de rendre mon écriture plus sympathique, plus légère. C’est bien plus agréable d’apprendre l’histoire de sa ville en se divertissant. En même temps, ce ton se travaille ; les résultats n’apparaîtront peut-être que dans quelques mois. J’espère alors arriver à vous faire esquisser un sourire.