dimanche 10 janvier 2016

Thérèse Martin à la TV

Le 4 janvier 2016, France 3 diffusait un documentaire sur la plus célèbre Lexovienne au monde : l'autre Thérèse. La sainte avait-elle une face cachée ?


Il fallait être motivé pour regarder ce documentaire de 52 mn : sa diffusion à 23h30 pouvait en décourager plus d'un, moi le premier, mais heureusement la télévision de rattrapage nous permet aujourd'hui d'échapper à la tyrannie horaire des chaînes de télévision. Vive Pluzz !

Le réalisateur Noël Alpi nous invitait à découvrir l'autre Thérèse, autrement dit une Thérèse différente de celle qui est habituellement décrite. Au final, le portrait dessiné par le documentaire s'est révélé plutôt convenu. Comme les différents intervenants l'ont mis en relief, Thérèse Martin (1873-1897) n'est pas une sainte ordinaire au regard de sa vie très tranquille. Entrée dès l'âge de 15 ans au Carmel de Lisieux, elle resta le restant de sa vie cloîtrée derrière les murs de ce couvent. Celle qui choisit comme nom "Thérèse de l'Enfant Jésus et de la Sainte-Face" n'a pas fait d'actions merveilleuses qui ont interpellé ses contemporains ; elle n'a pas vu la Vierge comme Bernadette Soubirous. A sa mort, « personne n’aurait jamais pensé qu’elle fut une sainte et qu’elle aurait des vertus héroïques » jugeait Alessandro Verde, le théologien chargé d'argumenter contre sa canonisation.

Sauf que sa sœur Pauline, elle-aussi carmélite de Lisieux, a poussé Thérèse à écrire. Outre ses souvenirs d'enfance, elle a alors couché sur papier sa manière de ressentir sa foi et de la pratiquer. C'est par la plume que Thérèse traça son destin post-mortem. Car peu après le décès de sa sœur benjamine à l'âge de 24 ans, Pauline recueillit les manuscrits, les mit en forme, puis les publia. Une question me vient : Thérèse savait-elle que ses écrits seraient publiés ? Sinon, l'aurait-elle accepté ? Le documentaire n'y répond pas mais il montre par contre le zèle de Pauline et "l'activisme du Carmel" pour diffuser Histoire d'une âme (titre posthume) à un large public. Les lecteurs chrétiens furent séduits par la simplicité du discours, par l'humilité de l'auteur, par sa vision de la foi si bien que l'autobiographie devint un best-seller mondial en une dizaine d'années. Consécration de ce succès littéraire, en 1925, le pape Pie XI canonisa la Lexovienne en qui il voyait "l'étoile de son pontificat".


Donc, pas de surprise dans ce documentaire mais il n'en reste pas moins un travail de bonne qualité. Sobre, il ne verse pas dans la drame afin de nous tirer les larmes des yeux. De multiples spécialistes, notamment des historiens, sont invités à éclairer par leurs commentaires la vie, l’œuvre de Thérèse et le contexte de l'époque. A intervalle régulier, deux jeunes comédiennes lisent des passages de l'Histoire d'une âme. Des carmélites du Havre sont même interviewées (apparemment celles de Lisieux n'ont pas voulu ou pu communiquer). Enfin, cela fait toujours plaisir de voir quelques images de Lisieux à la télévision. 




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