jeudi 6 avril 2017

Après le Brexit, le Deuxit

Exit le modèle du Métronome, le livre de Lorànt Deutsch. Exit l’intention d’exhaustivité. Mon projet d'ouvrage prend de nouvelles orientations. Et j’espère que vous allez aimer.


Deuxit, car je sors du modèle adopté par Lorànt Deutsch, l’auteur de Métronome, qui a longtemps inspiré mon livre, tout du moins dans son principe. Métronome consistait à partir de différents lieux d’une ville pour raconter son histoire. Je renonce à cette forme. Elle me limitait dans les sujets abordés (il me fallait obligatoirement un lieu pour évoquer tel aspect du passé lexovien). Surtout elle manquait de dynamisme : le livre enchaînait les longs chapitres.

Des confessions pas forcément intimes


Alors, comment écrire cette histoire de Lisieux ? Si vous fréquentez habituellement ce blog (j’y tiens), vous ne serez pas surpris par ma nouvelle orientation : elle se lisait dans mes derniers articles. Roulement de tambour. Voilà : le livre intégrera des témoignages fictifs de Lexoviens. S’exprimeront dans mes pages des « célébrités » comme l’évêque Pierre Cauchon ou des anonymes comme un apprenti boucher du Moyen Âge, une prostituée ou un ouvrier d’usine au XIXe siècle. Dans ce blog, vous avez déjà pu entendre les espoirs électoraux de Paul Duchesne-Fournet et les déconvenues du missionnaire Lambert de la Motte au Cambodge. L’objectif étant de rendre le texte plus vivant et de saisir l’histoire à hauteur d’homme ou de femme. Que pouvaient ressentir ces Lexoviens face aux événements ? Comment vivaient-ils au quotidien ? Comment voyaient-ils la ville ? Endosser le costume de ces personnes m'amuse.

En même temps, il frôle le scientifiquement incorrect. D’où quelques réticences à procéder ainsi. Je m’éloigne des rivages balisés du discours historique pour frayer avec le roman. Car, forcément, je vais postuler les propos et pensées de ces témoins. Je vais utiliser des mots, un langage qu’ils n’employaient sûrement pas eux-mêmes. Bref, mes « témoignages » ne seront pas — ne pourront être — authentiques. Néanmoins, je me fixe deux principes pour limiter mes divagations :
  •  les faits rapportés par les « témoins » sont attestés par des sources
  •  les pensées des personnages sont plausibles à défaut d’être certaines.

Garder le meilleur


Exit aussi le projet démesuré (je le déclarais ici) de parler de tous les lieux, de tous les noms de rue reliés à l’histoire de Lisieux. D’une part, parce que la tâche devenait immense. Deuxièmement parce qu’un auteur a déjà fait le travail, mieux que je ne pourrais faire. Il s’agit de Dominique Fournier, auteur du remarquable Dictionnaire des noms de rue et lieux-dits de Lisieux. Je le consulte régulièrement au cours de mes recherches et je suis à chaque fois étonné de la quantité et de la qualité des informations que cette bible de seulement 170 pages renferme.

En dépit de ces réorientations, le patrimoine reste un thème fondamental dans mon projet. Je considère toujours important que l’histoire de Lisieux s’ancre dans du concret, du visible. Aussi, des sections « à voir » décrypteront des monuments, des plaques commémoratives, des statues...
En raison de ces changements, le brouillon de mon ouvrage a subi une réécriture qui a parfois tourné à la cure d’amaigrissement. Exit certaines parties. L’idée étant de garder le meilleur. Aujourd’hui le livre ne contient plus que 50 pages et je tâcherais de ne pas dépasser 150. Comme le dit la citation, « la perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer ». Alors, retirons gaiement !

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